Presque 5 mois que je n'ai pas écrit sur ce blog... et le dernier message n'était pas une recette de cuisine mais un billet d'humeur de très mauvaise humeur.
En fait un mois après ce dernier message, j'ai fait ce que l'on appelle un "burn out total", en français une dépression réactionnelle à un épuisement professionnel.
C'est dur, c'est long à sortir la tête de l'eau mais j'avance bien. Côté personnel je commence à me reconstruire, à retrouver mon équilibre et bien sur ça se ressent aussi sur le reste de ma famille. Tout le monde commence à retrouver ses marques et la communication reprend petit à petit.
Plusieurs phases se mettent en place quand "le burn out" vous tombe dessus. D'abord une phase d'incompréhension et de déni. Puis l'acceptation qui est très douloureuse, ensuite il y a le contre-coup de ces 2 premières phases pendant lequel vous êtes complètement HS. Ensuite vient la phase de réflexion sur ce qui a causé ce déséquilibre émotionnel mais aussi ce désordre chimique au niveau du cerveau. Car au début je culpabilisais énormément car je pensais qu'il n'y avait qu'un désordre émotionnel et qu'il fallait juste que je veuille m'en sortir pour que tout rentre dans l'ordre mais j'avais beau me donner des "coups de pieds aux fesses", je n'avais plus aucune prise sur ma volonté. Et cela vient en fait du déséquilibre chimique d'où la nécessité de prendre des médicaments en plus du suivi psychologique.
4 mois donc que je suis en arrêt de travail, c'est long, même si j'avance apparemment assez bien selon l'avis des médecins, je trouve ça encore trop long. En effet, j'ai de plus en plus de jours "up" que de jours "down", je retrouve l'envie de faire des choses, de rencontrer mes proches et le sourire spontané commence à revenir. J'aime à dire que le ciel commence à s'éclaircir au-dessus de ma tête mais que j'ai encore besoin d'un parapluie car certains nuages gris restent très menaçants.
Mais ces jours "down" sont terribles : j'ai l'impression que mon cerveau est dans une camisole invisible qui m'empêche d'agir, de réagir, de choisir et même de penser. Je comprends que cela soit difficile à comprendre pour l'entourage car ce n'est pas forcément visible ou "palpable" et donc difficile à appréhender, c'est pour cela que j'essaie de définir ma souffrance par des "images" pour que les gens arrivent un peu à l'imaginer mais honnêtement, même moi qui ai toujours été quelqu'un de sensible aux problèmes psychologiques des gens, je pense que tant qu'on n'est pas passé par là (et je le souhaite à personne !), on ne peut pas vraiment sentir le chaos intérieur que vit une personne souffrant de cette maladie qu'est la dépression et les efforts à faire pour se sortir de ce piège terrible.
Maintenant que ça commence à aller mieux au niveau personnel, je peux commencer à "travailler" sur la future reprise de mon activité professionnelle. Je dis "travailler" car c'est vraiment ça, j'ai un gros travail à faire avec la psychologue car je suis encore en plein blocage sur ce point. Avec le recul, je me suis rendue compte que cet puisement professionnel était latent depuis plusieurs mois et en en discutant avec la médecin du travail, il est clair que cela faisait déjà plusieurs mois que je n'étais plus "en capacité de travailler". Acculée par tout ce que j'avais à faire, je ne pouvais plus absorber et j'avais beau le signaler à mes responsables, mes alertes n'étaient pas entendues et moi même finalement je continuais à absorber, à absorber jusqu'au jour du 12/11/2007 où mon corps s'est rebellé et a dit stop en déclenchant une énorme crise d'angoisse lors du trajet qui me menait à mon bureau...
Résultat : aujourd'hui, professionnellement je n'ai plus confiance en moi, en mes capacités d'analyse, en mes capacités intellectuelles, en ma concentration, en mon équilibre émotionnel face aux aléa à gérer. Vais-je être capable d'assurer mes responsabilités inhérentes à ma fonction ? Vais-je être capable de dire stop, de dire non, et que cette fois ce soit réellement entendu et si ce n'est pas le cas, ne pas me laisser "bouffer".
Et si j'arrive à me refaire confiance, il faut aussi que j'arrive à avoir de nouveau confiance en la structure, car j'ai vraiment eu l'impression de n'être qu'un pion utilisé puis abandonné sur le bord de l'échiquier. Et la structure va-t-elle me refaire confiance. Va-t-elle me redonner des responsabilités ? ou va-t-elle maintenant me trouver trop fragile et me donner que des "menus travaux" ?
En gros, j'ai peur de replonger, de me reprendre le mur et de me retrouver dans le même état de "robotisation", de "déshumanisation" dans lequel je me trouvais en novembre dernier et les mois d'avant. Peur ne ne plus "être vraiment là". Peur ne ne plus "être vraiment moi".
Voilà toutes les questions qui forment les briques solides du mur qui se trouve devant moi actuellement et que j'ai à surmonter... Mur qui est bien jointoyé par un ciment fait de la culpabilité d'avoir "abandonner mon poste comme une voleuse", celle d'avoir délaissé ma famille pendant un long moment et aussi la honte d'être dans cet état dépressif alors que "j'ai tout pour être heureuse"...
Mais ici, il n'est même pas question d'être heureuse ou malheureuse. Je ne suis pas une personne dépressive, ce n'est pas du tout dans mon caractère, je souffre "juste" d'un état dépressif lié à des circonstances bien précises, je sais donc que je suis dans une phase difficile mais pas insurmontable alors je me donne tous les moyens pour m'en sortir et dans ce combat j'ai beaucoup de chance d'avoir à mes côtés de bons médecins, que ce soit mon médecin traitant ou le médecin du travail. Attentifs et sensibles à cette maladie, il me donne une des armes indispensables au rétablissement : le temps.
En fait un mois après ce dernier message, j'ai fait ce que l'on appelle un "burn out total", en français une dépression réactionnelle à un épuisement professionnel.
C'est dur, c'est long à sortir la tête de l'eau mais j'avance bien. Côté personnel je commence à me reconstruire, à retrouver mon équilibre et bien sur ça se ressent aussi sur le reste de ma famille. Tout le monde commence à retrouver ses marques et la communication reprend petit à petit.
Plusieurs phases se mettent en place quand "le burn out" vous tombe dessus. D'abord une phase d'incompréhension et de déni. Puis l'acceptation qui est très douloureuse, ensuite il y a le contre-coup de ces 2 premières phases pendant lequel vous êtes complètement HS. Ensuite vient la phase de réflexion sur ce qui a causé ce déséquilibre émotionnel mais aussi ce désordre chimique au niveau du cerveau. Car au début je culpabilisais énormément car je pensais qu'il n'y avait qu'un désordre émotionnel et qu'il fallait juste que je veuille m'en sortir pour que tout rentre dans l'ordre mais j'avais beau me donner des "coups de pieds aux fesses", je n'avais plus aucune prise sur ma volonté. Et cela vient en fait du déséquilibre chimique d'où la nécessité de prendre des médicaments en plus du suivi psychologique.
4 mois donc que je suis en arrêt de travail, c'est long, même si j'avance apparemment assez bien selon l'avis des médecins, je trouve ça encore trop long. En effet, j'ai de plus en plus de jours "up" que de jours "down", je retrouve l'envie de faire des choses, de rencontrer mes proches et le sourire spontané commence à revenir. J'aime à dire que le ciel commence à s'éclaircir au-dessus de ma tête mais que j'ai encore besoin d'un parapluie car certains nuages gris restent très menaçants.
Mais ces jours "down" sont terribles : j'ai l'impression que mon cerveau est dans une camisole invisible qui m'empêche d'agir, de réagir, de choisir et même de penser. Je comprends que cela soit difficile à comprendre pour l'entourage car ce n'est pas forcément visible ou "palpable" et donc difficile à appréhender, c'est pour cela que j'essaie de définir ma souffrance par des "images" pour que les gens arrivent un peu à l'imaginer mais honnêtement, même moi qui ai toujours été quelqu'un de sensible aux problèmes psychologiques des gens, je pense que tant qu'on n'est pas passé par là (et je le souhaite à personne !), on ne peut pas vraiment sentir le chaos intérieur que vit une personne souffrant de cette maladie qu'est la dépression et les efforts à faire pour se sortir de ce piège terrible.
Maintenant que ça commence à aller mieux au niveau personnel, je peux commencer à "travailler" sur la future reprise de mon activité professionnelle. Je dis "travailler" car c'est vraiment ça, j'ai un gros travail à faire avec la psychologue car je suis encore en plein blocage sur ce point. Avec le recul, je me suis rendue compte que cet puisement professionnel était latent depuis plusieurs mois et en en discutant avec la médecin du travail, il est clair que cela faisait déjà plusieurs mois que je n'étais plus "en capacité de travailler". Acculée par tout ce que j'avais à faire, je ne pouvais plus absorber et j'avais beau le signaler à mes responsables, mes alertes n'étaient pas entendues et moi même finalement je continuais à absorber, à absorber jusqu'au jour du 12/11/2007 où mon corps s'est rebellé et a dit stop en déclenchant une énorme crise d'angoisse lors du trajet qui me menait à mon bureau...
Résultat : aujourd'hui, professionnellement je n'ai plus confiance en moi, en mes capacités d'analyse, en mes capacités intellectuelles, en ma concentration, en mon équilibre émotionnel face aux aléa à gérer. Vais-je être capable d'assurer mes responsabilités inhérentes à ma fonction ? Vais-je être capable de dire stop, de dire non, et que cette fois ce soit réellement entendu et si ce n'est pas le cas, ne pas me laisser "bouffer".
Et si j'arrive à me refaire confiance, il faut aussi que j'arrive à avoir de nouveau confiance en la structure, car j'ai vraiment eu l'impression de n'être qu'un pion utilisé puis abandonné sur le bord de l'échiquier. Et la structure va-t-elle me refaire confiance. Va-t-elle me redonner des responsabilités ? ou va-t-elle maintenant me trouver trop fragile et me donner que des "menus travaux" ?
En gros, j'ai peur de replonger, de me reprendre le mur et de me retrouver dans le même état de "robotisation", de "déshumanisation" dans lequel je me trouvais en novembre dernier et les mois d'avant. Peur ne ne plus "être vraiment là". Peur ne ne plus "être vraiment moi".
Voilà toutes les questions qui forment les briques solides du mur qui se trouve devant moi actuellement et que j'ai à surmonter... Mur qui est bien jointoyé par un ciment fait de la culpabilité d'avoir "abandonner mon poste comme une voleuse", celle d'avoir délaissé ma famille pendant un long moment et aussi la honte d'être dans cet état dépressif alors que "j'ai tout pour être heureuse"...
Mais ici, il n'est même pas question d'être heureuse ou malheureuse. Je ne suis pas une personne dépressive, ce n'est pas du tout dans mon caractère, je souffre "juste" d'un état dépressif lié à des circonstances bien précises, je sais donc que je suis dans une phase difficile mais pas insurmontable alors je me donne tous les moyens pour m'en sortir et dans ce combat j'ai beaucoup de chance d'avoir à mes côtés de bons médecins, que ce soit mon médecin traitant ou le médecin du travail. Attentifs et sensibles à cette maladie, il me donne une des armes indispensables au rétablissement : le temps.
Alors, voilà, ce petit message juste
pour vous donner de mes nouvelles
et vous dire que j'avance, je vais mieux,
j'espère continuer sur cette voie
et pouvoir bientôt sortir sans mon parapluie...
pour vous donner de mes nouvelles
et vous dire que j'avance, je vais mieux,
j'espère continuer sur cette voie
et pouvoir bientôt sortir sans mon parapluie...